lundi, octobre 23, 2006

Mardi 10 octobre 2006 :
“Chablis, c'est fini...”


C'est un Cercle minimal mais enjoué qui s'est réuni pour affronter la montée de Chablis, avec heureusement quelques munitions solides (grazie mille Lucia !) qui s'avéreront les bienvenues, tant les vins ont mis à rude épreuve nos palais, gosiers et estomacs (je m'arrête là).
8 flacons goûtés à l'aveugle, des plus jeunes aux plus vieux, dont deux Grands Crus et deux 1ers Crus. Manquaient quelques ténors de l'appellation, ce qui laisse un mince espoir, bien charitable de notre part, de boire un jour du Chablis qui déchire grave sa race. Car ce soir, de vin, il n'y en n'eut pour ainsi dire point.
















VIN N° 1 :
Jaune très pâle, mais passons. Le nez... ah mes amis ça c'est un nez... Il semblerait que ce producteur fasse macérer des chaussettes usagées dans ses cuves !
Et la bouche est à l'avenant : pâteuse, informe, relents caoutchouteux et putrides.
Pierre Chanau 2004 (6,40 €) : Pas Notable...

VIN N° 2 :
Une tête de p'tit jeune : jaune vert limpide. Par contre bonjour le bouquet, pas net du tout et sur les arachides. En bouche on cherche un peu la matière et la maturité, et on ne s'étonne finalement pas de ne pas avoir de longueur. Oulala ça démarre mal c't'histoire...
Petit Chablis 2004, Ph. Goulley (14 €) : 10 / 20

VIN N° 3 :
Décidément le jaune pâle est de mise ce soir. Au nez c'est floral, TRES floral, monolithiquement et désespérément floral. Le couperet tombe : levuré !
Certes c'est un peu structuré en bouche, vaguement tendu. Mais les arômes ne sont pas francs, et très vite un soupçon de chapta se lève et vient éclore sur plusieurs paires de lèvres. Vade retro chaptanas !
L'ensemble est léger et court, et finit amer. Nos palais formatés à l'Alsace de compet' auraient-ils perdu de leur acuité en matière de blanc ?
1er Cru Fourchaumes 2004, Lamblin (18 €) : 11 / 20

VIN N° 4 :
Une robe dorée, nous ne rêvons pas. Et de belles larmes, qui nous les tireraient presque, tant il y a de promesses dans ce verre. Bon au nez c'est une petite attaque de bois, mais le fruit arrive vite, et devinez quoi : il est mûr !
C'est qu'il y a de la matière, et en force. Des agrumes fins. Encore fermé et serré par son élevage, nous lui prévoyons unaniment un avenir radieux. Allez va mon fils, enchante des milliers d'amateurs de Chablis...
Que nenni, c'est un pirate. Argh, ou plutôt merci Mike !
Chitry Olympe 2002, O. Morin (8 € propriété) : 14 / 20

VIN N° 5 :
Doré encore, mais nous déchantons tout de suite : le nez est réduit, lourd, peu engageant. Mais quand il faut y aller...
“Barriqué, mou, rance”, tels sont mes commentaires, et si un seul membre du Cercle Vineux n'est pas d'accord, qu'il se manifeste sur le champ...
... C'est ça la démocratie en acte au CV.
Côte de Léchet 2002 Les Vaux Sereins, Caves de Chablis (16 €) : 8 /20

INTERMEDE MIAM-MIAM :
De succulents roulés de turbot farcis aux chénopodes (certes remplacés par des épinards, mais ça ne fait rien Lucia), accompagnés d'une divine purée et d'une sauce top slurp arrivent à point pour nous redonner du courage... Grazie encore !

VIN N° 6 :
Pâlot le gars... Mais quel nez : de la poire à ne plus savoir qu'en faire, et rien d'autre. Un marchand de levures aurait-il trouvé en ce producteur une bonne... poire ?
Au départ, en bouche, ça explose et donc ça épate un peu ; mais passé cet effet assez spécial, c'est droit, dur, camisolé par une malencontreuse conjonction cuve-sulfitage généreux. C'est construit, travaillé, mais curieusement l'oeno-technologie à l'oeuvre ici semble montrer ses limites : le vin finit flou et chaud, dissocié. Produit hybride et artificiel, qui paraît vouloir recréer et singer un effet terroir.
Grand Cru Valmur 2002, Brocard (21 €) : 11 / 20

VIN N° 7 :
Jupe dorée bien agréable à regarder. Les premières effluves nous rappellent que le Chablis est aussi un fromage... Donc c'est réduit, il y a du bois, pas mal même, quelques champignons. Je sors ma fourchette et mon couteau ? Bon le nez évolue, un peu de fruit remonte d'on ne sait où.
La chose est ronde, mûre, vanillée, fruit confit. Plutôt longue et structurée, la bouche se termine malheureusement sur une note brûlante qui irradie jusqu'aux fond de nos organes. Il y a des caudalies douloureuses parfois ! Chapta, quand tu nous tiens...
Grand Cru Les Clos 1999, Pinson : 13 / 20

VIN N° 8 :
Difficile de décrire ce machin à l'étiquette illisible et à la couleur plus que louche. Le débouchage, en lui-même, est du genre Plouf... puis Pop !
Dans le verre, c'est comment dire, extrême. Suie, malt, champignons. “Les aldéhydes débarquent !” dit quelqu'un, visiblement terrifié... Aqueux et agressif, c'est un Chablis d'outre-tombe qui nous est proposé là.
1959 ! Difficile à noter...


CONCLUSION :
Consterné et quasi révolté, notre petit groupe s'interroge sur les raisons d'une telle médiocrité. Alors que des théories économico-transcendantales s'élaborent fiévreusement, des fromages, jambons et d'humbles mais délicieux flacons font leur apparition, sauvant la soirée du gouffre chablisien dans lequel elle s'était enlisée.

mercredi, octobre 04, 2006

Calendrier des dégustations

Mardi 10 Octobre 2006 : Chablis 1er Cru ou Gd Cru
Novembre :
Morgon
Décembre :
Champagne Millésimé Brut ou Extra-Brut
Janvier 2007 :
Black Session BOURGOGNE
Février :
Minervois Rouge
Mars :
Fromages & Vins
Avril :
(Grand) Sylvaner
Mai :
Surprises...
Juin :
Volnay 1er Cru
Juillet :
Vin de Savoie Blanc (altesse ou roussette, jacquère)
Août :
Riesling Allemand Sec
Septembre :
St Emilion ou St Emilion Gd Cru