mercredi, décembre 13, 2006

samedi, décembre 02, 2006

Dégustation du jeudi 09 novembre : Dans le Morgon, tout est bon ?...

Effervescence et renforts de troupes ce soir : Seb & So nous accueillent pour une dégustation XXL, avec anniversaire et repas 3* à la clé. Qu'ils en soient infiniment remerciés ! D'ores et déjà, ils sont membres à vie du Cercle Vineux. Et s'ils veulent remettre ça ne serait-ce qu'une fois par an, je tuerais père et mère pour en être !
Des p'tits nouveaux pointent leurs bobines... Savent pas ce qui les attend ceux là... Vont avoir leur tronche sur le trobinoscope pour commencer !
Le thème, Morgon et autres Crus du Beaujo, émoustille a priori l'assemblée. A priori...
Des interrogations angoissées se font entendre : “vais-je être capable de reconnaître un Chénas d'un Morgon, ou un Brouilly d'un Juliénas ?”. Il avait en effet été annoncé que c'était là le premier et véritable test d'admission au CV, excommunication et mines de sel en prime.
8 candidats, débouchés 2h auparavant, pointent eux aussi leurs bobines, toutes identiques puisque anonymées (à dessein).
Une minute de silence et quelques genuflexions pour ce calembour. Merci.

Précision : d'un point de vue gastronomique, la soirée est placée sous le signe du cochon. Seb va nous le décliner en une ribambelle de tapas et amuse-bouches tous plus originaux, inventifs et délicieux les uns que les autres. Et je ne parle pas du plateau de fromjis et des gâteaux...



Vin N°1
Clair, peu limpide, c'est une robe de bon aloi. Nez fermé, sur le noyau et les épices quand on le chatouille. Mince, strict, vif, tout en dedans. Oho, déjà un clandestin ? Maigre de corps et chaud en finale, nous lui laisserons par courtoisie -parce qu'il ouvre le bal - quelques circonstances atténuantes. Mais pas trop quand même.
Morgon 2002, Coteaux du Lys : 9 / 20

Vin N°2
Encore peu de couleur ici. Un nez par contre expressif et civilisé , fruit et fumé. “Aah” dit quelqu'un...
C'est jeune, serré, avec du raisin mûr et de la structure. Un vin bien fait et bien élevé, auquel il ne manque qu'un peu d'âme pour passer dans la catégorie des “grands”. La bouche est cependant parasitée par un goût liégeux discret, dommage.
Moulin-à-Vent 2002, Tremblay, Domaine Janin : 12 / 20


Vin N°3
Robe sombre, violacée. Au nez : c'est du yaourt !? Cassis en plus, mon préféré !
En bouche c'est rond en attaque, acide et court juste après, fuyant. Il paraît à la fois non construit et s'écroulant immédiatement, plus proche du Beaujo de comptoir que d'un authentique Cru du Beaujolais.
Morgon 2005 Côte de Py, B. Burgaud : 8 /20


Vin N°4
Encore un jeunôt, le bleu aux joues et l'air sombre des ados romantiques... Pas causant au nez, légèrement fumé.
La bouche est difficile : acescente, fluette, sèche en finale, avec un mauvais goût de bois, ou plutôt un goût de mauvais bois. Problème de bouteille ? Mouais, pas sûr...
Morgon 2004, Domaine des Terres Dorées : 9 / 20


Vin N°5
Ni claire ni sombre, une robe de mi-saison. Le nez est signé 03 : Cherry ! Une once de fraîcheur tout de même, soyons honnêtes. Un côté grenache, agréable mais déplacé.
La matière est très 03, ronde et massive, un peu chaude car peu acide. Des notes de pneu selon moi, mais je ne reconnais pas la marque. Le vin semble en tout cas plus pénalisé que favorisé par le millésime. Va-t-il se déployer un jour, ou au contraire tourner à la vieille liqueur de raisins secs ?
Morgon 2003 Côte de Py, Devisgnes : 12 / 20


Vin N°6
Robe légère, ce n'est pas l'été pourtant.
Au nez c'est bois bois bois ! Cherchez le fruit... Un Morgon mutant visiblement, qui se la joue Pinot Noir. Oulala c'est raide : bouche maigre, vive, qui se termine très sèche, sur des notes de banane. Ersatz inclassable, sans fruit ni charme.
Morgon 2002, Jadot : 9 / 20


Vin N°7
Une couleur de Beaujo, un nez de Beaujo, une bouche... saturante ! Il semblerait que de nombreuses bonnes fées oenologiques se soient penchées sur son berceau : chaptalisation, levurage, thermovinif, etc. Résultat un vrai “produit”, caricature de vin de terroir, très difficile à boire pour la plupart d'entre nous.
Moulin à Vent 2004 Roche Grès, Producteurs de Juliénas : 8 / 20



Vin N°8
Euh c'est quoi ça ?... Nous penchons vite pour un problème de bouteille, tant le vin est marqué par la volatile, sans saveur ni matière. Non notable selon moi.
Chénas 2004, H. Lapierre



CONCLUSION :

Difficile de trouver une homogénéité ou un simple fil directeur parmi ces vins, pourtant tous issus de la même région et du même cépage. L'identité “Morgon” fait défaut : c'est là plus un constat qu'une déploration, car notre échantillonnage était loin d'être représentatif ou exhaustif. Ironie du sort, c'est le Moulin à Vent de Janin qui fait l'unanimité : sans défaut ni grandeur (selon moi), il incarne au milieu de cette petite sélection le Cru du Beaujolais adéquatement compris et conçu.
A noter : 2 bouteilles défectueuses sur 8 ! Pour ceux qui ont le liège dans le colimateur, c'est du pain béni...

S'en est suivi un impressionnant déferlement de mets & vins divers, tous remarquables, avec en point d'orgue un vibrant Chapelle-Chambertin 1998 de chez Quivy. Les photos témoignent d'elles-mêmes !

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