samedi, février 03, 2007

MARDI 16 JANVIER 2007 : TBTB !



Nous démarrons l'année avec une bien étrange dégustation, voyez-plutôt (si je puis dire) : c'est dans le noir le plus complet que nous nous sommes efforcés de goûter quelques flacons bourguignons, tout en mangeant de mystérieuses préparations signées Lucia (grazie !)...
Au-delà des soucis techniques (obtenir une obscurité complète, se servir, prendre des notes), qui ont généré pas mal de fous rires et situations cocasses difficilement racontables, il faut noter tout l'intérêt organoleptique de ce petit dispositif : très vite nous avons tous remarqué à quel point les sens étaient en alerte, ouverts et aiguisés, dès lors que la dimension du visuel était absente. La capacité de perception de l'odorat et du goût semblait indéniablement accrue et focalisée sur ce qui lui était soumise. Ne pas voir, c'est sentir d'autant plus fort. Spéciale dédicace à Laurent Barth qui nous a fait goûter son Muscat 2005 à l'apéritif : 75 cl de bonheur ! Dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde...

Petit résumé de cette soirée ténébreuse...

VIN N° 1
Le nez n'est pas propre, liégeux, réduit. Pas envie de boire ça moi ! En bouche c'est pareil, avec en plus une grosse acidité et une dominante métallique, végétale.
La bouteille fait l'unanimité : beurk. Mais pourquoi ? Défectueuse ? Millésime, extraction, rafles ? Quelle entrée en (non) matière !
Pernand-Vergelesses 1996 Ile des Vergelesses, Chandon de Briailles : 5 / 20

VIN N° 2
Nez solaire, sudiste, Nouveau Monde. Pneu, fruits cuits. Bouche perlante, puissante et d'acidité basse. Signé 03 ! Le bois est omniprésent et l'acool ressort méchamment. Pour une syrah pourquoi pas, et encore... L'ensemble est épais, lourdaud, sans esprit.
Possible qu'il y ait du terroir là-dessous, mais personne ne l'a trouvé. Le travail en cave a aggravé l'effet millésime, et l'on se demande vraiment qui peut boire ça et quand. Dehors le monstre !
Beaune Champ-Pimont 2003, J. Prieur : 10 / 20

VIN N° 3
Ah, un truc qui pinote, tiens tiens ! Quelques années au compteur probablement, mais c'est encore debout, et typé. La matière, certes assez légère et un peu courte, fait preuve d'élégance, alors même que l'on sent une belle structure tanique, intégrée.
Une maturité un peu limite sur un terroir viril, mais c'est net, défini, sapide.
Gevrey-Chambertin 1998 Vieilles Vignes, Domaine Quivy : 13 / 20

VIN N° 4
Au nez c'est souverain, sans effets, mûr. L'élevage s'est effacé au profit du terroir et du millésime : c'est floral, réglissé, dessiné à la pointe sèche. En bouche le vin est large, articulé, avec du volume mais sans pesanteur. A la fois relâché et tendu par sa minéralité, c'est un breuvage spirituel, intense, vibrant. Bref un Bourgogne qui déchire.
Plantage général sur le millésime...
Beaune 1991 Toussaints, A. Morot : 16 / 20

VIN N° 5
Nez dissocié et jeune, fruit + bois qui ne se rejoignent pas encore. Mûr cependant. La bouche est à l'avenant, carrée, en force, avec une pointe d'alcool. Paraît moins noble, rustique et fermé après le Morot. La matière est belle mais l'élevage (me) semble légèrement disproportionné, ou pour le moins non intégré actuellement.
Givry 1999 Servoisine, Joblot : 14 / 20

VIN N° 6
Dans le noir ce fut pourtant à ce moment-là éclatant : nous avions affaire à un blanc ! Le nez est expressif, avec beaucoup de fruit, à point. La bouche est équilibrée et fine. Pas un monstre de concentration mais il y a de la cohésion, une justesse et un naturel appréciables. Est-ce le fait d'arriver après une série de rouges ? En tout cas c'est top slurp, et d'aucuns évoquent Meursault, etc.
Pas bingo ! C'est un Pinot Blanc de Bourgogne... Et nous avons des spécialistes de ce cépage parmi nous !
Marsannay 2004 St-Jacques, Fougeray de Beauclair : 15 / 20

VIN N° 7
Un fruit très pur et des notes d'amande signalent un vin décalé, étonnant de naturel. L'élevage est imperceptible. Elégant, cohérent, aérien, c'est un vin en longueur et en hauteur, tout à fait dans l'esprit de ce que devrait être un pinot noir.
Seule la finale sur la pâte d'amande pose question : terroir ? Trace du passage en barrique ? Effet de jeunesse ? Je pense au carafage, trop court pour que le vin se refasse complètement. La preuve : son producteur, assis à ma droite, ne l'a pas reconnu !
Pinot Noir 2005 Marckrain, Domaine Barth : 13 / 20

VIN N° 8
Un concentré de cassis capiteux et monolithique s'offre à nous pour terminer. Euh Gilles ce serait pas ta bouteille pirate ça ? Soit c'est la bouteille qui est défectueuse, soit c'est la vinif ! Carbo + basse temp°, ça passe mal après les derniers jolis flacons. A revoir. Non finalement, c'est tout vu ! ;-)
Faugères 2001 Loris, Mas des Capitelles : 9 / 20